Le « rectificateur » cardiaque est un minuscule implant qui détruit les cellules génétiquement susceptibles de provoquer une arythmie plus tard. Il transmet des données à un centre où les experts confirment le plan de traitement.
Le dispositif est vendu directement par une entreprise privée à des personnes à la recherche de conseils de santé.

Présentation vidéo

Scénario 2030

Améliorer la santé au travail grâce aux données génétiques ?

Nous sommes en 2030. Les personnes dont nous parlons dans ce scénario redoutent au plus haut point la maladie, son impact, les souffrances qu’elle inflige. Par bonheur pour elles, on peut intervenir bien avant que certaines maladies ne se manifestent, alors qu’elles ne sont encore que des probabilités.

En effet, les tests génétiques se sont multipliés. Ils sont beaucoup plus élaborés, allant bien au delà du diagnostic prénatal et des maladies héréditaires. L’interprétation de ces tests requière une expertise incontournable, celle des conseillers génétiques dont le champ d’intervention s’est élargi.

Le conseil génétique, une science plus globale

Professionnels à part entière, les conseillers génétiques calculent, un peu comme des actuaires, des probabilités qui s’étalent sur toute la vie et qui sont modulées par des facteurs environnementaux.

Comme les psychologues, les conseillers génétiques fournissent un soutien et des conseils personnalisés à chaque client. Pour l’aider à développer le mieux possible son potentiel génétique, tous les volets affectant son bien-être et sa santé — tels que travail, famille, facteurs héréditaires et habitudes de vie — sont pris en considération.

Les tests génétiques indiquent toutefois des probabilités, rarement des certitudes. Leurs résultats doivent donc être interprétés à la lumière de leur marge d’erreur respective et du contexte particulier de l’individu.

Forts de cette expertise globale, les conseillers génétiques travaillent dans le système de santé mais aussi souvent pour des assureurs et des banques qui offrent des services de gestion des « actifs génétiques. »

Un employeur à l’avant-garde des connaissances !

À la suite des recherches sur le génome humain, les connaissances dans le domaine de la santé au travail ont beaucoup progressé. On sait par exemple comment modifier l’environnement immédiat d’un travailleur pour réduire sa disposition génétique à développer des maladies physiques ou mentales.

Cette science n’est pas passée inaperçue chez Bille inc., une compagnie réputée pour son dynamisme et sa volonté de se démarquer. Elle vient tout juste d’annoncer un projet pilote dans lequel elle s’engage à adapter les tâches de ses employés en fonction de leur profil génétique.

On pouvait lire sur le site web de Bille inc.:

« Notre entreprise évolue dans un univers hautement concurrentiel. La créativité et l’aptitude de notre personnel à se dépasser constituent la plus grande valeur de notre entreprise qui compte aujourd’hui 10 000 travailleurs localisés ici et ailleurs dans le monde. Nous les avons formés avec soins et nous désirons maintenir le plus longtemps possible leur vitalité et leur satisfaction au travail. Nous avons recruté une équipe de conseillers génétiques à la fine pointe de la science en matière de santé mentale et physique au travail. Ce projet, d’une durée de 5 ans, nous permettra d’évaluer dans quelle mesure le bien-être et la santé de tous nos employés auront été améliorés. »

Bien que les experts reconnaissent que le PBF augmente les effets positifs de la méditation et favorise l’atteinte d’un état de bien-être, ils invitent à la plus grande vigilance.

Certains syndicats se sont montrés favorables à cette initiative, hautement médiatisée :

« Ces dernières années, nous avons constaté des gains de santé importants pour les travailleurs qui jouissent d’une plus grande flexibilité dans leur tâche. De tels progrès tardent toutefois à se concrétiser pour les travailleurs au bas de l’échelle. Le projet pilote proposé par Bille inc. permettra de combler cette lacune. Les employeurs ne pourront plus ignorer comment l’environnement de travail et les facteurs génétiques interagissent. »

À vous de poursuivre !
Votre frère travaille pour Bille inc. et partage avec vous ses inquiétudes tout comme ses espoirs. Il vous demande votre opinion.

  • Pensez-vous que les connaissances dans le domaine de la génétique pourraient contribuer à améliorer la santé au travail ?
  • Quelle est la responsabilité des employeurs et des employés quant aux probabilités de développer ou non des maladies?
  • Comment les conseillers génétiques peuvent-ils servir le bien de la société ?

Scénario 2040

Que fera Nathan face à ses risques de maladie cardiaque ?

Nous sommes maintenant en 2040. Nathan a 35 ans. Son employeur fait partie des entreprises qui ont intégré des conseillers génétiques à leur équipe de gestion des ressources humaines. Des tests génétiques se font à l’embauche et toute demande de promotion est évaluée en fonction des actifs génétiques de l’employé.

À la suite d’un test, Nathan réalise qu’il est porteur d’un gène associé à une forme d’arythmie cardiaque qui se déclenche après l’âge de 50 ans. Ceci compromet son affectation à un poste plus exigeant que Nathan espérait occuper. Il apprend qu’exécuter des tâches plus routinières serait préférable, dans sa condition.

Le choix de Nathan, hésitations et réserves

Nathan ne peut mettre de côté son profond désir de gravir les échelons professionnels de l’entreprise et de s’investir dans un travail stimulant… d’autant plus qu’il est présentement en parfaite santé ! Et s’il se faisait implanter un rectificateur cardiaque ?

Il a beaucoup lu sur le sujet ! Il a même rencontré l’infirmière de la compagnie TechSanté qui lui expliqué comment ce dispositif implantable pourrait corriger les cellules cardiaques le rendant susceptible de développer des arythmies plus tard.

Depuis sa visite, Nathan hésite… Le rectificateur est encore en mode expérimental. Sur le site web d’un laboratoire public de recherche, Nathan a lu des mises en garde sérieuses :

« L’usage des rectificateurs à des fins préventives n’est pas encore concluant. En raison du nombre limité de patients implantés et compte tenu de la très grande hétérogénéité des formes d’arythmie, la marge d’erreur inhérente aux algorithmes de décision est au moins de 15 p. cent. De plus, l’approbation de mise en marché par la voie de la « filière accélérée » nécessite que le manufacturier transmette aux agences règlementaires toutes les données relatives aux incidents. Ce que le manufacturier n’a pas encore fait, évoquant des motifs juridiques. »

Ces informations complètent … et contredisent celles confiées par TechSanté !

Une alternative

Nathan discute de ses hésitations avec le conseiller génétique qui lui est attribué depuis son embauche, il y a cinq ans. Il lui fait part d’un scénario envisageable :

« — Avez-vous songé avoir un deuxième enfant ? Vous avez connu des relations familiales positives lorsque vous étiez jeune. Et, comme les études récentes le démontrent, un engagement familial harmonieux est un important facteur de protection contre la maladie. De plus, dans notre entreprise, avec un deuxième enfant, vous seriez admissible à un poste doté de mesures de conciliation travail-famille. Tout ceci contribuerait à diminuer vos risques d’arythmie. »

À vous de poursuivre !
Si Nathan était votre ami et vous demandait conseil :

  • Que lui dites-vous pour l’aider à faire la part des choses devant des probabilités et des choix de nature aussi différente ?
  • À quoi devrait-il réfléchir ? Que devrait-il mettre en valeur ? À quoi devrait-il renoncer ?